Fragments de robe d'homme (?) avec galons appliqués

Fragments de robe d'homme (?) avec galons appliqués

Description

Les fragments correspondent probablement à la notice consacrée à la tombe C 720 dans le Catalogue des objets recueillis à Antinoé pendant les fouilles de 1898, figurant parmi la liste des « objets non exposés ». Albert Gayet y décrit un « fragment de robe jaune, galon rouge et jaune, galon rouge et noir, assemblage de losanges ». Une étoffe de laine jaune à losanges, bordées d'un repli tourné vers l'intérieur, est appliquée contre le repli tourné vers l'extérieur d'une bande en fine toile de laine beige rosé. L'autre côté de cette bande est également bordé d'un repli. Par dessus ont été rapportés des galons tissés aux plaquettes, avec une chaîne cordée de laine rouge ou brun foncé, de torsion Z, et un décor en soie brochée et lancée. Des fragments de la même pièce sont également conservés au musée du Louvre (inv. E 29386.1) et au musée Pincé d'Angers (inv. 3143). On ignore malheureusement à quel type de vêtement appartenaient ces galons. Généralement, les galons tissés aux plaquettes de cette largeur sont appliqués sur les chemises d'apparat des hommes ou sur le revers de leurs manteaux (inv. MT 47554). Albert Gayet semble évoquer une « robe » de laine. En 1898, il utilise généralement le terme de « robe » pour désigner des vêtements féminins. Il emploie néanmoins le même terme au moins une fois à propos d'une sépulture masculine, celle du « haut dignitaire » Achille, dont il expose des « carrés d'appliques de robe » dans le meuble à volets (inv. MT 28520.37). La toile de laine grattée de ce vêtement est comparable à celle découverte dans la tombe B 84 (inv. MT 28929.92.1, MT 28929.92.2, MT 2013.0.46.1 et MT 2013.0.46.2), également masculine, dont les fragments étaient présentés dans la dix-huitième vitrine. À l'instar de ces vestiges de costumes masculins, les fragments issus de la tombe C 720 sont appliqués sur des toiles de laine fine, de torsion Z. Les galons tissés aux plaquettes, eux aussi réalisés en laine de torsion Z et en soie, présentent des similitudes avec ceux, justement, qui garnissaient la chemise de l'occupant de la tombe B 84. Faut-il y reconnaître les ruines d'un vêtement masculin en laine, de type chemise ou robe, comme le suggère la contexture souple du tissu à losanges et de la fine toile de laine beige rosé ? Un fragment de tissu à losanges du musée du Louvre semble provenir du poignet d'une chemise. On ne connaît malheureusement aucun exemple comparable et mieux conservé qui viendrait confirmer cette hypothèse. Maximilien Durand